Mercredi 4 décembre 2024
Le ciel est à nouveau bleu lorsqu'on se lève. Prise du petit-déjeuner dans la cour puis on prépare les affaires (ainsi que le pique-nique) de la randonnée du jour. Celle qu'on a choisie débute dans le hameau de Ye (dans le nord-est de l'île), puis monte jusqu'au Volcán de la Corona avant de redescendre vers Ye par les chemins traversant les exploitations agricoles.
Il est pratiquement midi lorsqu'on met le cap vers le point de départ de notre marche. Alors que le ciel était bleu chez nous, les nuages s'accrochent sur les montagnes et volcans plein nord. Nous nous stationnons devant l'église à la sortie du petit village de Ye. De là, nous empruntons pendant une centaine de mètres la LZ-201 avant d'attraper sur notre droite un chemin qui traverse les vignes avec le volcan tout au bout. Nous commençons à monter de plus en plus mais le parcours n'est pas compliqué du tout.
Après 25 minutes de marche, la caldera s'ouvre à nos pieds ! Ce volcan culminant à 609 mètres d'altitude, est entré en éruption il y a 21600 ans. Les écoulements de lave ont formé des tunnels dont le plus grand est long de pratiquement huit kilomètres. Les champs de lave sont présents à perte de vue. Les panoramas qui nous sont offerts aussi bien côté mer que côté caldera sont magnifiques.
Nous entamons la descente en passant par un sentier à travers les exploitations d'aloé, de cactus et de vignes. Mais plusieurs panneaux ''paso prohibido'' nous baladent à gauche, à droite, demi-tour... rallongeant un peu notre randonnée.
Nous finissons par trouver une ''porte de sortie" en prenant la direction de la "Torrecilla de Domingo". Un peu d'histoire sur ce lieu. En 1918, la mairie de Haría a mis aux enchères plusieurs terrains pour financer la construction de la belle mairie qui se dresse toujours au centre de Haría. L'un de ceux-ci a été acheté par Domingo López Fontes, ancien maire de Haría, qui avait de grands projets pour le terrain. López Fontes a construit un bâtiment unique qui servirait de résidence familiale, ainsi que de siège d'une ferme productive, produisant du vin et plusieurs autres produits. À un moment donné, la finca produisait 200 000 litres de vin par an, qui étaient vendus sous les noms de Bodegas La Torrecilla et Bodegas Los Lajares. En 1930, Don Domingo a cédé la propriété à son fils, Mariano López Socas. Le domaine produisait également des cerises, des pêches, des pruneaux et des figues qui étaient vendus sur les marchés de Lanzarote et exportés vers Gran Canaria. La famille López Socas a continué à gérer l'entreprise jusqu'en 1973, lorsqu'un dignitaire allemand en visite sur l'île s'est intéressé à la propriété et l'a acquise. En 2008, le réalisateur espagnol Pedro Almodóvar est arrivé à Lanzarote avec Penélope Cruz pour tourner une partie de son film Los Abrazos Rotos (Etreintes Brisées). Le film dépeint une histoire d'amour passionnée qui se termine par un accident de voiture qui tue le personnage de Penélope Cruz et rend aveugle son amant, joué par Luis Tosar. Dans le film, La Torrecilla apparaît comme le sanatorium désolé où le personnage de Tosar se remet de ses blessures. La Torrecilla est toujours une propriété privée et les visites ne sont pas autorisées. Cependant, le bâtiment est actuellement à vendre contre une transaction de 2,7 millions d'euros...
Après un peu de marche le long de la LZ-201, nous entrons dans Ye qui héberge une centaine d'âmes ! Par contre, il n'y a pas que le volcan La Corona qui est réputé ici. En effet, "l'Asador La Corona" est une adresse bien connue parmi les résidents et les touristes pour déguster une bonne viande grillée accompagnée d'un vin de Lanzarote !
Nous retrouvons notre véhicule stationné devant l'Ermita de San Francisco Javier et le buste de Policarpo Delgado Perdomo, ancien curé de la paroisse de La Vega de San José, à Las Palmas de Gran Canaria et originaire de Ye.
Nous reprenons la voiture pour descendre vers Orzola et les fameuses falaises de Famara.
Une fois Orzola quitté, nous arrivons très rapidement à la Playa de Caletón Blanco où nous faisons notre pause déjeuner. Il y a pas mal de vent, mais de nombreux ''rofes", présents sur cette plage, permettent de s'abriter. Et même si les murs de pierres volcaniques sont bas, ça coupe vraiment du vent. Caletón Blanco est une spectaculaire plage de sable blanc. Le contraste des eaux cristallines et du sable blanc avec les restes volcaniques des éruptions des volcans voisins fait de ce lieu un espace unique.
On quitte la Playa Caletón Blanco pour rentrer manger notre dessert qu'on achète en cours de route à la panaderia ''Levain" à Tahiche : une tarta de la abuela pour Julie et une tarta queso y arándanos (myrtilles) pour moi.
En soirée, nous allons à Arrecife. J'ai une ultime "sortie" course à pied à effectuer avant le 5 km et le semi-marathon qui ont lieu respectivement vendredi et samedi. Une fois stationnés sur le grand parking non loin de la Playa del Reducto, je fais deux boucles identiques jusqu'au Charco San Ginès et la Marina, pendant que Julie part marcher jusqu'au Gran Hôtel. Au final, 12,3 km en 57'30" malgré pas mal de vent.
Habituellement, nous avons notre "une course, un Mc Do", ce soir ce n'est pas une course mais seulement un bon footing bien rythmé. C'est donc une bonne excuse pour manger pour la première fois en quatre ans qu'on vient à Lanzarote, au Mc Donald's. Et comme celui d'Arrecife est sur la route, c'est parfait. Julie prend un menu ''Big Mac" et moi un menu ''Cuarto de Libra Doble''. Nous ajoutons également à notre repas 9 petites boulettes "Chicken Mc Bites" qu'on se partage, sans oublier les frites et le Coca zéro !
Allez, on rentre, une bonne douche et on ne tarde pas à aller au lit.
