Mercredi 25 janvier 2023
Ce matin, pendant que Julie termine tranquillement sa nuit, je pars faire ma séance d'entraînement. Comme c'est la dernière semaine qui nous conduit au semi-marathon, il ne me reste plus qu'à faire quelques footings tranquilles. Même si la température est très fraîche, je ne ressens pas le froid durant cette sortie. Après avoir quitté l'appartement, je traverse le Guadalquivir puis j'emprunte le long paseo de Las Delicias qui finit par m'amener jusqu'à l'Estadio Benito Villamarin où évolue un des deux clubs de football de la ville en Liga : le Bétis Séville avec son Français Nabil Fekir et ses deux champions du monde Argentins Guido Rodriguez et German Pezzella. Demain je prendrai la direction du stade du Séville FC. Je rentre par le quartier de Tablada avant de retrouver celui de Triana où on réside. Au total : 11,2 km en 54'23''.
Après la douche et le p'tit déj', nous nous rapprochons du Real Alcázar que nous allons visiter. Nous achetons nos billets en ligne avec une entrée prévue à 12h30, ce qui nous laisse le temps de nous balader autour de la Cathédrale quelques minutes.
C'est maintenant l'heure de notre accès. Le Real Alcázar est le palais royal de Séville. Le nom ''Alcázar'' signifie château en espagnol et est dérivé du mot arabe al-qasr (forteresse ou palais). Le complexe de palais est en style Mudéjar : un style architectural avec de nombreuses influences des cultures maure et chrétienne. Il s'agit vraisemblablement du plus ancien palais encore en usage d'Europe : lorsque le roi Felipe V est en visite à Séville, ce palais appartenant au patrimoine mondial de l'UNESCO est encore sa résidence. En 913, Abd-ar-Rahman III (le premier calife d'Al-Andalus) a ordonné la construction d'un château à cet endroit, où originalement se trouvait un fort romain. Au 11ème siècle, le château a été agrandi par le roi Al-Moetamid (le dernier roi de la dynastie des Abbadides) pour en faire un palais. Au 14ème siècle, le palais est reconquis sur les Maures, à la suite de quoi le roi Alphonse X de Castille le fait agrandir encore davantage. En 1364, le roi Pierre Ier de Castille ("Le Cruel") ordonne la construction d'un nouveau palais, l'Alcázar, puis ses successeurs ont continué à l'agrandir. Les bâtiments visités sont impressionnants de beauté et de détails. La balade dans les nombreux jardins est très agréable. Julie a même testé le labyrinthe. A noter que le Réal Alcázar a été choisi pour donner vie au Royaume de Dorne à partir de la saison 5 de la série TV à immense succès Game of Thrones (dont on est tous les deux de grands fans).
Avant de poursuivre nos visites, nous faisons une petite halte au point de restauration "Jechura" (22 av. de la Constitucion) où nous repartons avec un sandwich chacun à l'excellent jambon de pays !
Notre seconde visite nous conduit aux arènes de la ville. On profite de la gratuité qui est de mise tous les mercredis à partir de 15h30. Devant ces arènes se trouvent des statues de personnes qui étaient importantes pour la tauromachie, comme les toréateurs Curro Romero, Manolo Vázquez et Maria de las Mercedes de Bourbon-Sicile, la mère du roi Juan Carlos. La Plaza de Toros de Sevilla est la plus grande et la plus importante arène d'Espagne pour les corridas. Ainsi, en avril le plus grand festival de corridas au monde a lieu pendant la Feria de Abril. Le nom complet est "La Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla". L'arène ovale jouxte le quartier portuaire El Arenal. Elle a été construite au 18ème siècle et peut accueillir 13000 spectateurs. Dans la Plaza de Toros se trouve également le ''Musée de la corrida'' (c'est le début de notre visite d'ailleurs) avec entre autres une salle avec des peintures de corridas. Le musée montre toutes sortes d'objets qui retracent l'histoire et l'évolution de la corrida et des toreros d'Espagne. Nous sommes tous les deux contre la tauromachie mais ce lieu est vraiment magnifique. Il a également beaucoup plu à notre petit Robert !
Direction la Plaza de la Encarnación où se trouve le ''Métropol Parasol'', également connu comme les champignons de Séville (''Setas de Sevilla''). Cette architecture inaugurée en 2011 a été conçue par l'architecte allemand Jürgen Mayer qui a gagné un concours d'architecture pour insuffler une nouvelle vie à cette place. Il s'agit de la plus grande construction en bois au monde (150 x 70 mètres et 26 mètres de hauteur). Mayer a gagné le concours en partie grâce à la manière dont il a intégré les vestiges de la colonie romaine, qui se trouvaient sous la place, dans son architecture. À l'origine, on voulait construire ici un parking, mais cela a été évité par la découverte des ruines romaines.
Sous cette construction se trouve l'Antiquarium. Il s'agit d'un musée archéologique situé à 5 mètres en-dessous de la rue. Il montre les vestiges de la colonie romaine avec des mosaïques romaines et des maisons datant du premier siècle après Jésus-Christ. Sur les colonies des Romains, des maisons ont été construites par des générations ultérieures comme les Maures. Lors de notre visite, on peut se faire une idée de la manière dont les gens vivaient et habitaient à Séville autrefois.
Dans cet Antiquarium, on peut également découvrir une exposition sur les anciens chemins fer et une autre dédiée à l'art contemporain plutôt étrange. Mais l'art est tellement personnel ! D'une personne à l'autre, la perception d'une même œuvre peut être très éloignée.
Nous reprenons la direction de l'appartement en passant devant la Parroquia de San Jacinto, joliment décorée avec la nuit qui tombe. Nous finissons l'empanada d'hier soir en guise de dîner tandis que les Loulous sont contents de jouer avec la boule à neige de Séville achetée aujourd'hui.
A demain !
