Vendredi 27 janvier 2023
C'est bien tôt que je me lève ce matin pour aller courir. C'est ma dernière séance d'entraînement avant le semi-marathon de dimanche. Je fais la quasi totalité de cette séance dans la nuit noire le long du Guadalquivir. Malgré l'heure bien matinale, je rencontre d'autres coureurs et le froid se fait rapidement oublier. 10 km et 47 minutes plus tard, je retrouve tout de même la chaleur de l'appartement !
Nous partons aujourd'hui en vadrouille à une petite dizaine de kilomètres du centre de Séville : la ville de Santiponce afin de visiter les ruines d'Itálica et le monastère de San Isidoro del Campo. Nous allons à pied jusqu'à la Plaza de Armas où nous prenons le bus M170 qui nous y conduit contre la modique somme d'1,65 euro par personne.
Pendant notre surprenante promenade dans les ruines d'Itálica, nous arrivons sans problème à nous projeter sur l'aspect de cette ville d'autrefois, avec l'amphithéâtre (25000 spectateurs), les aqueducs, les temples, les bains thermaux, les maisons, les beaux sols en mosaïque... C'était la première ville romaine d'Espagne. Elle a été fondée en 206 avant Jésus-Christ. Le nom Itálica provient de l'Italie, le pays dont venaient aussi bien le fondateur, le Général Publio Cornelio Escipión, que les premiers habitants. La chute de la ville a débuté vraisemblablement dès le troisième siècle. De plus, Itálica était le lieu de naissance de l'Empereur romain Trajan (le quartier Triana où on réside a été également nommé d'après lui). Une grande partie de la ville romaine n'a pas encore été extraite. La plus ancienne est encore enfouie sous le village de Santiponce. Beaucoup de trouvailles d'Itálica sont conservées dans le musée archéologique de Séville et dans le palais de la Condesa de Lebrija. Les ruines romaines d'Itálica ont été magnifiquement conservées et restaurées. Et malgré tout ça, nous avons payé la somme de 0 euro (gratuit pour tous les résidents de l'Union Européenne). A noter que ce lieu a été utilisé à deux reprises par la série Game of Thrones où l'avant-dernier épisode de la saison 7 et l'ultime de la série (le dernier de la saison 8) ont été tournés.
En traversant à pied Santiponce en direction du monastère qu'on va visiter, nous faisons une halte à la "Bodeguita Reyes" pour déjeuner. Des plats simples mais bons :
- Julie : Flamenquin maison farci au fromage (spécialité culinaire de la province de Cordoue), poulet à l'ail avec des frites, un œuf sur le plat et de la tomate
- Jeff : Supercipri : Burger de bœuf avec oignons, tomate, laitue, œuf sur le plat et frites.
Repas terminé avec un grand café pour tous les deux avant de reprendre la direction du monastère.
Le monastère de San Isidoro del Campo a été fondé en 1301 par Alonso Pérez de Guzmán et María Alonso Coronel. En 1432, les ermites hiéronymites de Fray Lope de Olmedo ont réalisé une profonde réforme du monastère qui s'est reflétée essentiellement dans la décoration. Au milieu du XVIe siècle, un foyer religieux réformiste est né à Séville, auquel ont participé les frères de ce monastère, ce qui a conduit à l'emprisonnement de plusieurs moines et à la fuite d'autres hors d'Espagne, parmi lesquels Casiodoro de Reina (buste qu'on a pris en photo juste avant notre arrivée au monastère), auteur de la première traduction de la Bible en espagnol, connue sous le nom de Bear Bible. Dans ce monastère-forteresse se trouve une double église. Il est décoré de peintures murales qui constituent peut-être l'un des ensembles les plus remarquables de toute l'Espagne. Il a continué à s'agrandir et à s'enrichir au fil des siècles. Ses propriétés étaient très nombreuses et comprenaient la ville de Santiponce, située à l'origine sur les rives du Guadalquivir jusqu'à ce qu'elle soit détruite par une inondation en 1603, ce qui provoqua le transfert de la ville vers les ruines d'Itálica, et donna naissance à la nouvelle Santiponce.
Après ces deux sites fort sympathiques visités à Santiponce (surtout celui d'Itálica) nous reprenons le bus M170 en direction de Séville et de sa Plaza de Armas.
Nous profitons de la douceur du soleil le long du Guadalquivir pour flâner parmi les nombreuses personnes qui font de même que ce soit en marchant, en faisant du vélo, de la trottinette, du roller ou même assis sur un plaid entre amis sur les parties herbeuses de la berge.
Petite incursion dans le "Mercado Lonja del Barranco" qui a été refait à neuf dans un édifice en fer galvanisé datant du 19ème siècle qui était autrefois dédié aux poissons.
Passage au pied de la magnifique Torre del Oro avant une pause au Mercadona pour faire un complément de courses (et histoire aussi de s'acheter un petit goûter !).
Ce soir, dîner à l'appartement avec des tortillas confectionnées par Julie.
Demain, journée tranquille avec au programme le retrait de nos dossards.
