Mercredi 1er décembre 2021
Après une bonne nuit bien tranquille, je débute cette seconde journée à Lanzarote par un footing dans la nature si particulière qu'offre cette île. Courir sur les champs de lave avec pour voisins directs deux cônes de volcans, c'est pas mal même si ce n'est pas tout plat. Ma petite blessure au mollet gauche m'a laissé tranquille les sept premiers kilomètres, mais une fois que j'ai retrouvé la route à Nazaret, j'ai à nouveau eu mal. Donc j'ai terminé tranquillement jusqu'à Tahiche. 11 kilomètres sous le beau ciel bleu et une température matinale très douce !
Après la douche, nous nous rendons à pied à la fondation César Manrique. C'est en 1966 que l'artiste a commencé à construire cette maison très particulière. Erigée sur cinq grandes bulles volcaniques naturelles, elle comprend sur ses deux niveaux, 1800 mètres carré de superficie habitable auxquels il faut en rajouter 1200 supplémentaires pour les terrasses et les jardins. Manrique est un peintre, architecte et sculpteur né à Arrecife. Après avoir été invité par Rockefeller aux Etats-Unis où il expose ses œuvres à Houston et à New York pendant quatre ans, il retour à Lanzarote et se décide de transformer son île natale en l'un des endroits les plus beaux du monde. Il arrive à obtenir gain de cause auprès du président administratif de Lanzarote. Ce projet prévoit de n'autoriser que la méthode de construction traditionnelle de l'île, de renoncer aux bâtiments de plus de deux étages et même de supprimer tous les panneaux publicitaires situés sur les bords de route. Cette visite de sa fondation nous permet de découvrir son mode de vie tellement... unique ! Un régal !!!
Un retour à l'appartement pour prendre un repas léger avant de poursuivre nos pérégrinations de la journée avec l'étape suivante à Haria. Il s'agit d'une jolie petite commune au pied du massif de Famara, point culminant de Lanzarote. En 1988, César Manrique s'y est installé dans une petite maison paysanne qu'il a rénovée lui-même.
En poursuivant dans le nord, nous faisons une micro-halte pour admirer le Volcan de la Corona, également appelé Montana Corona. Il est situé sur la commune de Haria et domine un vaste champ de lave appelé le Malpais de la Corona. Le volcan est entré en éruption il y a 21600 ans. Les derniers épanchements de lave datent de 3000 ans. Ses écoulements de lave ont formé des tunnels dont le plus grand, long de huit kilomètres, appelé ''Tunnel de l'Atlantique'', a donné lieu à des curiosités naturelles aménagées pour le tourisme : Cueva de los Verdes (qu'on visitera un autre jour) et Jameos del Agua (où on ira tout à l'heure).
C'est reparti jusqu'à l'extrême nord de l'île où le Mirador del Rio nous attend... ou pas. En fait, exceptionnellement c'est fermé aujourd'hui ! Sinon il s'agit d'un observatoire posé sur un promontoire qui surplombe la mer de 475 mètres ! Vive le vertige !!! L'aménagement a été imaginé encore une fois par César Manrique. Il offre une vue sur l'archipel de Chinijo qui se situe au-delà du détroit large de deux kilomètres environ, surnommé Rio en espagnol et qui sépare l'île de sa voisine La Graciosa. Lors de la guerre hispano-américaine, à la fin du 19ème siècle, des batteries d'artillerie avaient été installées à l'emplacement du Mirador del Rio. Comme ce dernier est donc fermé aujourd'hui, on profite de la vue des hauteurs situées juste à côté du site.
On n'y reste pas très longtemps du coup, et en plus mine de rien nous sommes en plein courant d'air (pas très chaud, le soleil penchant à rejoindre la mer). Alors nous nous rendons à notre prochaine étape : Jameos del Agua. C'est un lieu magnifique, voire magique. Les Jameos del Agua sont des cavités souterraines. Leur formation vient de l'activité du Volcan de la Corona qui a créé de longs tunnels dont un qui part du cône volcanique pour terminer dans l'océan. Les Jameos del Agua ont été aménagés par... César Manrique bien évidemment ! La visite débute par la descente à l'intérieur du Jameo Chico où se trouve un lieu de restauration. Nous descendons encore plus bas jusqu'au lac souterrain appelé Jameo Grande. Nous le longeons par une étroite passerelle en pierre volcanique qui nous mène à une succession de terrasses. En haut, une surprenante et magnifique piscine blanche conçue par César Manrique est entourée de palmiers et d'un auditorium. En empruntant un escalier, nous arrivons tout au sommet de cette architecture qui nous offre une vue panoramique sur la piscine. Nous terminons la visite en passant à la Casa de los Volcanes, le centre scientifique destiné à l'étude de la volcanologie. Nous avons adoré ces Jameos del Agua.
La nuit est maintenant tombée. Nous rentrons à l'appartement pour nous vêtir un peu plus chaudement avant de prolonger la route plein sud jusqu'à Arrecife où une petite balade nocturne en bord de mer et sur le port nous offre quelques illuminations de Noël.
Nous dînons au restaurant ''Divina Italia el Charco'' situé au 16 avenue César Manrique (décidemment il nous suit partout aujourd'hui !). Le cadre est très beau et nous nous sommes vraiment régalés sans oublier la gentillesse des serveurs. Au menu :
- pizzas : Saporita (Julie) : tomate, mozzarella, aubergines grillées et gorgonzola
Lanzarote (Jeff) : tomate, mozzarella, bacon, fromage de chèvre, dattes
- desserts : tiramisu (Julie), pannacotta (Jeff)
- boissons : coca zéro et café (Julie), grande bière (Jeff)
Voilà notre seconde journée sur une des Îles Canaries qui s'achève. Prochain épisode demain...
